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MCA - Ligne d’attaque amorphe, défense fébrile et jeu à l’emporte-pièce, l’ES Tunis a mis à nu les faiblesses de l’équipe

Trop de lacunes à corriger

Certes, le MCA a joué face à une équipe qui excelle quand il s’agit pour elle de jouer à l’extérieur, mais les Vert et Rouge auraient pu mieux faire. C’est du reste l’avis même de l’entraîneur Amrani à l’issue du match, au cours duquel ses joueurs ont présenté deux visages.

En première mi-temps, les gars de Bab El Oued étaient bien en place sur le plan tactique. Le fait d’avoir réussi à prendre l’avantage peu avant l’heure de jeu, les a mis en confiance. Mais leur rendement a sensiblement baissé en deuxième période. Et puis, l’erreur commise par Lamara et la naïveté de ses camarades qui réclamaient que l’adversaire sorte le ballon pour faire soigner leur coéquipier leur a coûté un but qui aurait pu être évité.

Cependant, quoique l’on dise, les Algérois sont toujours loin de la forme qu’ils ont affichée en début de saison. Et encore une fois, l’entraîneur Amrani, dont c’est la deuxième sortie sur le banc de la formation de Bab El Oued, se retrouve dans le box des accusés. Et pour cause, les fans mouloudéens n’apprécient toujours pas sa manière de jouer, lui reprochant le fait de prôner beaucoup la défensive. Certains lui ont accordé des circonstances atténuantes lors du premier match au Caire, quand il avait tout fermé face au Zamalek parvenant à revenir avec un point, mais pour le match d’avant-hier, on n’est pas prêt à pardonner au successeur de Neghiz. En fait, nombreux sont les Mouloudéens qui regrettent le fait de voir leurs joueurs reculer dès le début de la deuxième période, ce qui leur a valu de prendre le but de l’égalisation. Selon ces avis, il fallait prendre davantage de risques en attaque pour espérer conforter l’avance acquise depuis la 27’. C’est du reste l’avis aussi de l’ancienne star du Doyen, Rafik Saïfi, dans son analyse du match sur le plateau de beIN Sports, estimant au passage que «beaucoup de travail attend Amrani». En somme, la méthode Amrani suscite désormais une polémique dans les fiefs mouloudéens, où la plupart réclament plutôt un jeu porté vers l’offensive.

Mais les plus avertis reconnaissent que l’effectif dont dispose Amrani est loin de rivaliser avec les gros bras du continent. C’est dire que la direction du Mouloudia risque de regretter aujourd’hui de ne pas avoir profité du mercato exceptionnel de janvier dernier pour renforcer ses rangs en vue, notamment, de la suite du parcours de la Ligue des champions africaine.

Amrani : «On a besoin d’attaquants percutants»

Le MCA a enregistré son deuxième match nul en autant de rencontres dans la phase de poules de la Ligue des champions. Et comme les adversaires ont pour noms le Zamalek et l’EST respectivement, l’entraîneur mouloudéen, Amrani, a tenu à mettre en valeur ces deux résultats, les qualifiant de prometteurs.

«Nous avons abordé le match avec l’intention de s’offrir les trois points de la victoire. Mais il faut reconnaître qu’on a trouvé des difficultés pour conserver le cuir. J’ai prévenu mes joueurs sur le risque de perdre le ballon dans notre moitié du terrain, parce que l’adversaire excelle dans la transition, et c’est ce qui s’était produit d’ailleurs dans l’action de leur but égalisateur. On a pris des risques après l’égalisation, mais on aurait pu aussi encaisser, au vu des espaces laissés par nos défenseurs. Je n’ai pas bien sûr apprécié cela, car même si on encaisse, on devrait bien rester en place derrière. Cela dit, n’oubliez pas qu’on a quand même joué contre une équipe très expérimentée dans ce genre de matchs. Malgré cela, je reste persuadé qu’on aurait pu facilement éviter le but encaissé. Commettre une erreur près des 18 m est impardonnable, mais je n’accuse aucun joueur, car l’erreur est collective», a-t-il dit. Par ailleurs, conscient de la difficulté de la tâche qui attend ses protégés dans la suite du parcours de cette compétition, Amrani estime que désormais le Mouloudia n’a plus rien à perdre. «Le fait toutefois de faire match nul contre une aussi grosse cylindrée comme l’EST nous incite à garder espoir quant à la suite du parcours. Ce nul est confortant, dans la mesure où on a tenu en échec un autre gros bras, à savoir le Zamalek sur son terrain. Les sorties pour blessures de Saâdou, Harrag et Lamara ont faussé nos calculs, tout comme l’absence dans notre effectif d’attaquants percutants. Frioui a beaucoup essayé de disputer des balles aériennes, alors qu’on devait sortir la balle de notre camp au sol. Par rapport à l’effectif que possèdent l’Espérance et le Zamalek, le rapport de force est de loin en notre défaveur, mais je pense que nous n’avons rien à perdre dans ce groupe. On ne doit pas baisser les bras. On va continuer à se battre et à la fin on fera les calculs, car les matchs ne se ressemblent pas, et tout dépend de la forme du jour», a-t-il conclu.

Fléchissement physique et interrogations

Si le Mouloudia a tenu la dragée haute aux Tunisois en première mi-temps, faisant preuve d’une grande débauche d’énergie, ce ne fut pas le cas lors de la seconde. Et pour cause, un fléchissement physique s’est fait remarquer, non sans que cela ne se répercute sur les muscles des joueurs provoquant les blessures à pas moins de trois joueurs, à savoir Saâdou, Lamara et Harrag. Cela a poussé certains à s’interroger sur la justesse de la décision prise par le nouvel entraîneur Amrani qui a convié ses joueurs à un stage bloqué de quatre jours, au cours duquel le nouveau préparateur physique, Boudjenane a beaucoup sollicité les coéquipiers de Hachoud. Cela a coïncidé aussi avec une longue période d’inactivité des Vert et Rouge, après le report de pas moins de trois de leurs rencontres en championnat. Ces reports ont valu au Doyen de ne disputer que deux matchs en 20 jours, ce qui n’a pas été sans conséquences sur la forme compétitive des gars de Bab El Oued.

La guigne des blessures poursuit les Mouloudéens

La guigne des blessures poursuit les Mouloudéens qui ont vu trois de leurs joueurs quitter le terrain, en deuxième mi-temps, à savoir Saâdou, Lamara et Harrag. Ces défections ont naturellement faussé les plans de l’entraîneur Amrani qui a été ainsi contraint de procéder à des changements poste par poste. Evidemment, c’est la ligne offensive qui a payé les frais, au moment où elle était censée être renforcée pour reprendre l’avantage. Ces blessures interviennent aussi à quelques jours de la réception de la JSK, samedi, pour le compte de la 15e journée du championnat. Le coach mouloudéen sera ainsi dans l’obligation d’opérer des changements au sein de son onze de départ. Et si Harrag a ressenti des courbatures ayant causé sa sortie, et pourrait ainsi être présent lors du classico, Saâdou et Lamara sont incertains pour la prochaine rencontre.

A. B.

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